Les zoos Humains

Publié le par Dissidence

 

 

 

Des négresses sont assises sur un banc..derrières elles, un homme coiffé d'un chapeau en fausse paille de panama, bedonnant, avec un menton en escalier et une nuque en accordéon, un Blanc, celui-là, un civilisé, s'est approché. Il tire de la poche de son veston une dragée. Il la tient entre ses doigts boudinés où sont agglutinés quelques bribes de tabac et quelques-uns de ces débris moutonneux qui tapissent le fond des poches sales.

 

Il chatouille avec sa dragée le cou d'une négresse. Elle tourne la tête à droite. Alors il la chatouille à gauche. Il rit...j'allais dire d'un rire de nègre. Comme si elle ne l'avait pas vu, elle baisse à nouveau la tête vers l'herbe pelée.

 

D'un geste brusque, il met alors la dragée entre les lèvres de la négresse qui la crache à terre avec une telle expression de morne indifférence qu'elle semble dédaigner de la lui cracher au visage. Il rit toujours, le civilisé. J'ai honte d'être blanc.

 

Dans une hutte, une négresse malade grelotte...Les visiteurs bouchent l'ouverture basse de la hutte. Ils sont penchés, ils rient.

 

On dit que les nègres sont rieurs...Ah! Les Blancs sont plus gais. Ils n'ont pas payé 50 centimes...pour venir pleurer sur des nègres malades. Un jeune cycliste crie à la négresse grelottante...''Tu m'feras cadeau d'ton pieu quand tu n'en voudras plus!''

 

Tous les spectateurs ont un hautain sentiment de la supériorité blanche. Tous ces gens qui, la semaine, ont peiné à des tâches misérables et sur qui la civilisation n'a passé que comme un dressage ont des instincts de marchands d'esclaves »

 

source : http://www.deshumanisation.com/phenomene/envers-du-decor?showall=1

Publié dans Lumiere sur l'Histoire

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